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L'industrie du troisième millénaire

  in Petites Affiches Lyonnaises , du 5 au 11 mai 2001

 

 

 
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A propos des murs... et des fonds.
La grande question jusqu’à peu était “Où va donc s’élever cet Organe ?”, question dont la réponse assez rapide ne laissait aucun doute quant au 9e arrondissement cher à Gérard Collomb et à d’autres férus de la Net économie, encore que l’emplacement final laissait planer quelques doutes. Les inondations et la crue de la Saône aidant, les doutes planent toujours pour des raisons essentiellement géologiques et architecturales bien qu’on s’accorde à situer de façon définitive l’emplacement de l’Organe sur les lieux des friches du quartier de l’Industrie à Vaise dans un rayon plus ou moins élevé des bords de Saône. Concrètement Thierry Ehrmann va engager à titre privé quatre-vingt dix millions de francs dans cette aventure qu’il compare à l’ultime réalisation du “véritable musée imaginaire d’André Malraux, musée à la fois temporel et virtuel”, où le sens secret et le sens sacré devraient se répondre inlassablement à travers toute la collection du musée. Le coût final de l’entreprise devrait se situer aux alentours de 90 millions de Francs avec un objectif de chiffre d’affaires en 2e année d’exploitation de 50 millions de Francs pour arriver très vite à 100 millions de Francs la 3e année, avec un objectif in fine sur 7 ans de 500 millions de Francs s’appuyant sur l’analyse de la banque de données dont le fonctionnement en final se rapproche assez de celui visé pour l’Organe.
Côté murs, Thierry Ehrmann esquisse un sourire en précisant que la construction sera tout sauf dans la ligne éditoriale du “Guggenheim” en référence au projet architectural du Musée des Confluences. Sans se placer en opposition mais plutôt en résonance avec ce dernier, il conçoit l’Organe d’avantage comme un signal fort dans la cité où le contenu doit être plus important que le contenant. Dans ce but, l’Organe sera doté d’une architecture à tendance néoclassique avec une forte inspiration d’Allemagne anciennement de l’Est dans sa forme cubique, le tout abritant un “monstre de technologie”. Car c’est principalement en son sein que va résider un autre tournant de la muséologie traditionnelle avec un musée dans le musée: l’“Organe central” reliant le temporel au virtuel, Centre Serveur de l’espace et cœur de l’internet, bulle de cuivre et de verre suspendue par des élingues d’acier. Pour la première fois dans un tel type de projet seront d’ailleurs directement reliés en continu les architectes du bâtiment aux architectes réseau. “Mon but n’est pas de faire un ersatz de la fondation Pinault et mon souci n’est pas d’attendre mon apogée pour m’inquiéter d’acheter la meilleure pièce de Damien Hirst ou la meilleure sculpture d’un autre artiste confirmé. Mon vœu aujourd’hui est de donner une place, une vraie et authentique place au champ de la création, qu’il soit vivant, actuel et qu’il respire à travers un lieu international où l’art contemporain soit en prise directe avec le monde 24h/24 y compris de façon commerciale. Pour cela, je suis prêt à affronter aujourd’hui à quarante ans toutes les critiques artistiques ou autres qui fuseront à l’encontre ou pour ce musée, mais je ne connais pas un seule grande collection qui ne soit pas née d’un risque fondamental. Le musée du 21e siècle est et sera un enjeu politique, économique et artistique.” Fleuron du groupe Serveur dont il sera une filiale, l’Organe devrait être accessible via le Net dès les premières réunions des architectes.

Philippe Jayet

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